Nathalie Ribout
ou le sexe comme arme de la vengeancede Philippe Blasband
coproduction avec le T N L
sera présenté :
les 25, 28 et 31 mars 2015 à 20h
les 08, 15 et 25 avril 2015 à 20h
avec :
Caty Baccega
Valérie Bodson
mise en scène :
Joël Delsaut
habillage visuel :
Aldo Piscina
Arthur Miller disait : « C’est quand on a résolu les problèmes avec l’amour et l’argent que les vraies questions se posent ». Ce n’est manifestement pas le cas de Sonia ou de son ex-mari Jean-Luc dans ce texte au parfum sulfureux que nous propose Philippe Blasband.
Entre Sonia – cantatrice renommée, lâchée en pleine dépression par son mari – et Nancy – prostituée dont la condition a réduit à néant les aspirations de devenir vétérinaire – ce huis clos prend rapidement des allures de thriller. Ici, pas de coups de feu ni de cascades ou autres poursuites. Ici le sexe et les phantasmes (assouvis ou non ?) sont vécus et rapportés comme autant d’étapes pour mener à bien la vengeance qu’a concoctée Sonia contre son ex-mari violoncelliste qui l’a éconduite.
L’amour a-t-il encore un sens lorsque sa perte ou son extinction engendre un désir de destruction totale de l’autre ? Nancy n’est-elle pas finalement plus dans le vrai en traversant les événements comme une spectatrice plus ou moins amusée des émotions de Nathalie Ribout – le personnage de secrétaire que lui demande de jouer Sonia – quand celle-ci et son ex-mari se laissent balayer et anéantir par ces mêmes émotions ?
Un conte cruel, cru, mais aussi très drôle que nous offre Philippe Blasband sur ce dont un être humain est capable pour prouver au monde qu’il existe et qu’il est puissant quel que soit le prix à payer pour cette reconnaissance.
Déconseillé aux moins de 16 ans.
TRAILERS
Ce soir j’ovule
de Carlotta Clerici
coproduction avec le Théâtre du Centaure
sera présenté :
les 14, 18, 20, 21, 25, 27 et 28 mars à 20h00
les 19, 22, 26 et 29 mars à 18h30.
avec : Anne Brionne
mise en scène : Aïcha Rapsaet
"Ce serait magnifique que de cette nuit d'amour naisse un enfant."
Faire un bébé avec l’homme qu’on aime…
Je n’ai jamais eu un désir de maternité abstrait, comme certaines de mes copines. Sophie, petite fille, elle disait déjà "Quand je serai grande, j'aurai plein d'enfants". Elle ne s'occupait pas du père. Elle, c'était les enfants.
Moi, je me disais plutôt
"Quand je serai grande, je serai danseuse étoile, ou actrice, ou grand reporter..."
C'est depuis que je suis avec Marc. Je meurs d’envie d'avoir un enfant. Un enfant de lui. Voilà.
Entre déceptions et espoirs, Clara nous entraine dans son combat : contre son corps, contre les idées reçues, contre le poids social pour trouver un chemin juste, sans renier ses idéaux féministes…
Les situations sont tour à tour cocasses, ironiques, amères ou absurdes…
À une époque où les femmes subissent une pression énorme de la société qui glorifie la grossesse et met à disposition les moyens médicaux les plus complexes pour les aider à procréer, on est en droit de se poser des questions sur la « maternité à tout prix ».
L’auteure Carlotta Clerici n’y répond pas directement mais nous questionne sur le sens de la vie et nous renvoie aux motivations profondes du désir d’enfant.
Un seul en scène universel rempli d’émotions fortes.
Photo : Aïcha Rapsaet et Anne Brionne lors de la présentation à la Theaterfest
« Ce soir, j’ovule est un monologue magnifique et subtilement juste : ni larmoyant ni sarcastique, le texte est simplement réaliste et sobre. Il puise tout son intérêt dans l’anecdotique des situations, si concrètes pour celles qui les ont traversées. Car pour ne pas sombrer lorsqu’on y est confronté, il faut se raccrocher à tout ce qui n’est pas de l’ordre du fantasme ou du fol espoir : bien sûr, chacune fait le tri dans ce qu’elle entend, dans ce qu’on lui conseille… Inévitablement, le cerveau et le corps se déconnectent car sinon, comment supporter cet acharnement thérapeutique à essayer de faire un enfant à tout prix. Derrière une apparente légèreté, l’auteure souligne certains travers d’une société si bien pensante. Pour nombre d’esprits étroits, l’infertilité est forcément suspecte et la culpabilité du ventre creux est toujours sous-entendue ; la maternité est de plus en plus érigée en symbole d’un accomplissement de la femme et lorsqu’elle ne vient pas, alors la solitude est vertigineuse, indépendamment du soutien du compagnon. C’est dans son corps et dans ses tripes que la femme stérile ressent cette cruelle injustice et cette insupportable nécessité de toujours faire bonne figure face aux autres. » (Jeanny Grumpy)
« Ce soir, j’ovule est un monologue magnifique et subtilement juste : ni larmoyant ni sarcastique, le texte est simplement réaliste et sobre. Il puise tout son intérêt dans l’anecdotique des situations, si concrètes pour celles qui les ont traversées. Car pour ne pas sombrer lorsqu’on y est confronté, il faut se raccrocher à tout ce qui n’est pas de l’ordre du fantasme ou du fol espoir : bien sûr, chacune fait le tri dans ce qu’elle entend, dans ce qu’on lui conseille… Inévitablement, le cerveau et le corps se déconnectent car sinon, comment supporter cet acharnement thérapeutique à essayer de faire un enfant à tout prix. Derrière une apparente légèreté, l’auteure souligne certains travers d’une société si bien pensante. Pour nombre d’esprits étroits, l’infertilité est forcément suspecte et la culpabilité du ventre creux est toujours sous-entendue ; la maternité est de plus en plus érigée en symbole d’un accomplissement de la femme et lorsqu’elle ne vient pas, alors la solitude est vertigineuse, indépendamment du soutien du compagnon. C’est dans son corps et dans ses tripes que la femme stérile ressent cette cruelle injustice et cette insupportable nécessité de toujours faire bonne figure face aux autres. » (Jeanny Grumpy)
C’est pas la fin du monde
de Carlotta Clerici
a été présenté du 5 au 11 mai 2014 au CCR Neimënster
avec :
Valérie Bodson
Anne Brionne
Jean-Marc Barthélemy
Franck Sasonoff
mise en scène :
Joël Delsaut
conception picturale :
Christiane Németh-Elting
création lumière :
Aldo Piscina
De par le nombre d’entrées et au vu des commentaires enthousiastes et chaleureux du public, nous pouvons considérer la pièce comme un succès.
Les échos médiatiques ont également été très positifs et encourageants pour Ici et maintenant.
« Joël Delsaut dans sa mise en scène, a privilégié une lecture plutôt sérieuse : le rythme lent de la représentation, les intervalles sonores entre les séquences, la conviction des protagonistes, leurs silences, installent des atmosphères à la Tchékhov. Et les personnages alors très typés (l’homme d’affaire, l’écologiste, la coquette, le marginal) deviennent emblématiques de la façon de (mal) mener sa vie aujourd’hui. Il y a là des remises en question, des doutes, des confrontations au réel qui suscitent la réflexion. Mais il convient d’immédiatement préciser que la caractérisation soutenue des personnages et l’inventivité narrative de l’auteur font sourire. On n’est pas dans le sinistre ! Mais bel et bien, et c’est ce qu’a réalisé Joël Delsaut, une comédie douce-amère. (…) Avec
« C’est pas la fin du monde », la jeune compagnie «Ici et Maintenant » (apparue sur scène, en mars 2013 au TOL avec « De dimanche en dimanche » de Denise Bonal) tient donc bien sa promesse de faire découvrir des pièces d’aujourd’hui et un théâtre de texte accessible à un large public. Elle prouve ainsi qu’elle a sa place et son rôle à jouer sur la scène luxembourgeoise. » Stéphane Gilbart – Luxemburger Wort
« Un bravo revient au jeu des comédiens et à l’orchestration de l’ensemble sous la baguette de Joël Delsaut ; plusieurs scènes pertinentes font plaisir à voir » Josée Zeimes – Le jeudi (du 8 au 14 mai 2014)
Les échos médiatiques ont également été très positifs et encourageants pour Ici et maintenant.
« Joël Delsaut dans sa mise en scène, a privilégié une lecture plutôt sérieuse : le rythme lent de la représentation, les intervalles sonores entre les séquences, la conviction des protagonistes, leurs silences, installent des atmosphères à la Tchékhov. Et les personnages alors très typés (l’homme d’affaire, l’écologiste, la coquette, le marginal) deviennent emblématiques de la façon de (mal) mener sa vie aujourd’hui. Il y a là des remises en question, des doutes, des confrontations au réel qui suscitent la réflexion. Mais il convient d’immédiatement préciser que la caractérisation soutenue des personnages et l’inventivité narrative de l’auteur font sourire. On n’est pas dans le sinistre ! Mais bel et bien, et c’est ce qu’a réalisé Joël Delsaut, une comédie douce-amère. (…) Avec
« C’est pas la fin du monde », la jeune compagnie «Ici et Maintenant » (apparue sur scène, en mars 2013 au TOL avec « De dimanche en dimanche » de Denise Bonal) tient donc bien sa promesse de faire découvrir des pièces d’aujourd’hui et un théâtre de texte accessible à un large public. Elle prouve ainsi qu’elle a sa place et son rôle à jouer sur la scène luxembourgeoise. » Stéphane Gilbart – Luxemburger Wort
« Un bravo revient au jeu des comédiens et à l’orchestration de l’ensemble sous la baguette de Joël Delsaut ; plusieurs scènes pertinentes font plaisir à voir » Josée Zeimes – Le jeudi (du 8 au 14 mai 2014)
C’est pas la fin du monde, de Carlotta Clerici est une pièce écrite en 2013. Son écriture enlevée, empreinte d’humour et d’émotion, brosse des portraits humains et sensibles de vrais gens qui se débattent vaillamment dans ce qui n’est décidément pas un long fleuve tranquille.
L’auteure explore l'être humain, sa complexité, ses paradoxes, ses failles.
Le texte de Carlotta Clerici nous touche par l’humour et l’amour qu’elle a pour chacun de ses personnages. Quels qu’ils soient, les travers de ceux-ci et les dégâts qu’ils peuvent causer à leurs vies et dans leurs relations sont représentatifs de ceux que l’on retrouve dans la très grande majorité du genre humain… des êtres qui se débattent comme ils peuvent pour garder la tête hors de l’eau dans un monde qu’ils subissent plus qu’ils n’en tirent les ficelles. Bien sûr, chacun manque de sincérité dans sa propre vie, manque de sincérité vis à vis de soi même et des autres, chacun a cumulé les compromis, les mensonges, les petits arrangements, ferme les yeux et joue les autruches, avance en pilote automatique. Bien sûr, aucun d’eux n’est un ange, mais aucun d’eux non plus ne s’est bâti en écrasant ou en nuisant sciemment à ses semblables.
L’auteure explore l'être humain, sa complexité, ses paradoxes, ses failles.
Le texte de Carlotta Clerici nous touche par l’humour et l’amour qu’elle a pour chacun de ses personnages. Quels qu’ils soient, les travers de ceux-ci et les dégâts qu’ils peuvent causer à leurs vies et dans leurs relations sont représentatifs de ceux que l’on retrouve dans la très grande majorité du genre humain… des êtres qui se débattent comme ils peuvent pour garder la tête hors de l’eau dans un monde qu’ils subissent plus qu’ils n’en tirent les ficelles. Bien sûr, chacun manque de sincérité dans sa propre vie, manque de sincérité vis à vis de soi même et des autres, chacun a cumulé les compromis, les mensonges, les petits arrangements, ferme les yeux et joue les autruches, avance en pilote automatique. Bien sûr, aucun d’eux n’est un ange, mais aucun d’eux non plus ne s’est bâti en écrasant ou en nuisant sciemment à ses semblables.
Loin de se désespérer, lorsqu’ils sont bien forcés de constater l’inadéquation entre les idéaux de leurs vingt ans et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui, chacun à sa façon trouve les ressources pour rebondir et pose de nouveaux choix pour aborder la seconde partie de sa vie…
Dans un monde où l’anxiété et l’insécurité sont croissantes, qu’elles soient économiques, politiques, idéologiques ou sociétales, Carlotta Clerici veut nous faire partager sa croyance dans la capacité de l’être humain à revenir à une forme d’essentiel, une vie plus simple peut-être, mais plus choisie et plus assumée. Comme elle le dit elle-même : « J’ai voulu transmettre de la confiance en l’être humain, en ses capacités, ses ressources. »
C’est pas la fin du monde parle des rapports qu’entretiennent les êtres avec eux-mêmes et avec le monde. Chacun de nous peut se retrouver, à un moment ou à un autre, dans le caractère de l’un ces quatre personnages, ou dans l’une des situations qu’ils traversent.
Naturel et sincère, avec comme un parfum tchékhovien, le texte de Carlotta Clerici nous renvoie à nos propres illusions, nos rêves, mais aussi nos lâchetés, nos égoïsmes…
Dans un monde où l’anxiété et l’insécurité sont croissantes, qu’elles soient économiques, politiques, idéologiques ou sociétales, Carlotta Clerici veut nous faire partager sa croyance dans la capacité de l’être humain à revenir à une forme d’essentiel, une vie plus simple peut-être, mais plus choisie et plus assumée. Comme elle le dit elle-même : « J’ai voulu transmettre de la confiance en l’être humain, en ses capacités, ses ressources. »
C’est pas la fin du monde parle des rapports qu’entretiennent les êtres avec eux-mêmes et avec le monde. Chacun de nous peut se retrouver, à un moment ou à un autre, dans le caractère de l’un ces quatre personnages, ou dans l’une des situations qu’ils traversent.
Naturel et sincère, avec comme un parfum tchékhovien, le texte de Carlotta Clerici nous renvoie à nos propres illusions, nos rêves, mais aussi nos lâchetés, nos égoïsmes…
De Denise Bonal
a été présenté du 1 au 9 mars 2013 au Théâtre Ouvert Luxembourg
avec :
Anne Brionne
Joël Delsaut
mise en scène :
Frédéric Frenay
Un début prometteur
« Un polar Familial – Les deux acteurs portent à eux seuls cette lourde ambiance, aidés uniquement par un écran qui projette différents paysages et messages écrits. Joël Delsaut brille en jeune père désespéré qui finit par accuser sa femme et faillit céder à la violence. Anne Brionne incarne une jeune femme torturée par la culpabilité, qui se sent constamment en faute et inférieure face à son amie d’enfance.
Les acteurs se déchirent, crient, pleurent, mais les regards et les silences prolongés entre eux en disent autant. Le langage de Denise Bonal est particulier, poétique et romanesque, mais aussi brutal et coloré.
La mise en scène de Frédéric Frenay avec deux acteurs seulement est courageuse et épurée, différente et résolument osée » (Nathalie Medernach – D’Lëtzebuerger Land – 15 mars 2013).
« Oubli et Dépossession – Ce conte cruel sur les relations parents-enfants est interprété avec justesse par Joël Delsaut et Anne Brionne.
La mise en scène sobre et radicale de Frédéric Frenay laisse une grande place aux comédiens. Le décor est dépouillé à l’extrême. Noir sur noir : des murs aux costumes en passant par l’unique accessoire, la petite valise. L’espace est habillé par un cadre, central, qui appuie les tableaux-chapitres de la pièce. Quelques lignes de couleurs mettent en relief images et bords de ce cadre-écran. Cadre-support audiovisuel (séquence vidéo, photos noir & blanc, intertitres). Cadre-limite entre intérieur/extérieur, présence/absence, vide/plein, rêve/réel. Cadre-frontière entre centre/marges, nantis/exclus. Cadre balise d’un conte cruel et d’une intrigue policière.
Frédéric Frenay trouvé le bon rythme en créant tension, suspense et une atmosphère à la fois glaciale et étouffante.
Cette mise en scène aux accents bergmaniens se focalise sur les comédiens qui livrent ici une belle performance. Entre introspection et violence, entre « cris et chuchotements », Joël Delsaut (jeu poignant et nuancé entre explosion et retenue des sentiments) et Anne Brionne (borderline entre crise et évanouissements névrotiques) incarnent ce couple en crise, déréglé, dépossédé, êtres seuls mais, au final, soudés. A voir. » (Karine Sitarz – Le Jeudi 7 au 13 mars 2013).
« Un Cauchemar Concrétisé – Au départ de cette production, un coup de cœur. Joël Delsaut voulait monter « De Dimanche en Dimanche » et en tenir le rôle masculin. C’est fait. Frédéric Frenay a conçu un juste dispositif scénique pour cette pièce qui ne vit que dans les mots obsessionnels de ses protagonistes. Il a aussi réussi sa mise en place des interprètes, qui dit la tension, la souffrance, la tendresse, la colère, l’impuissance. Anne Brionne, la mère, est toute investie de son rôle. Quant à Joël Delsaut, le père, il est à l’unisson de son désir : il impose son personnage, remarquable de présence dans ses incompréhensions, ses rages, ses velléités, ses abattements. » (Stéphane Gilbart – Luxemburger Wort – 5 mars 2013).
Au vu de ce qu’en a dit la presse, mais également le public dans sa très grande majorité enthousiaste, nous pouvons considérer « De Dimanche en Dimanche » de Denise Bonal – première production de ICI & MAINTENANT – comme un succès.
D’ordinaire, les dimanches en famille sont joyeux, faits de siestes réparatrices ou de promenades vivifiantes. D’ordinaire, frères et soeurs sont réunis pour des jeux interminables pendant que les adultes bavardent autour d’un café. Mais lorsque les parents ne parviennent plus à retirer leur fille des mains d’amis, sortes de nounous provisoires devenues quasi geôliers trop zélés, tout se dérègle. La tension est palpable. La valise n’est plus le symbole des vacances, mais celui du dimanche de trop où l’on n’a pas su récupérer la petite.
Tout paraît si simple pourtant, à en croire la grande, que l’absence de sa petite soeur rend de plus en plus invisible elle aussi. Tout paraît toujours simple… de l’extérieur.
Denise Bonal écrit sous forme de tableaux une fable implacable et oppressante, sorte de conte mystérieux et cruel. L‘écriture simple, serrée, mesurée, renforce parfaitement l’aspect à peine croyable de la situation. La poésie, l’humour et l’amour donnent à ce couple étrange une humanité saisissante.
Un huis clos, dans une pièce sombre, avec pour unique meuble un cadre vierge, qui deviendra le lieu des projections de ce couple étrange. Le cadre comme fenêtre vers l'extérieur, rendant le lac omniprésent, renforçant la dimension poétique cruelle de l'histoire. Regard nostalgique sur un passé manqué, regard sur un possible futur, ouverture secrète sur l'imaginaire de la nouvelle vie de leur petite. Espace riche dans l'espace vide. Écrin projeté. Ce cadre brise l'idylle possible, risque de remplacer la présence d'un enfant, d'une famille, en devenant un ersatz, remplaçant la détermination et l'espoir par la résiliation et le deuil.
Tout paraît si simple pourtant, à en croire la grande, que l’absence de sa petite soeur rend de plus en plus invisible elle aussi. Tout paraît toujours simple… de l’extérieur.
Denise Bonal écrit sous forme de tableaux une fable implacable et oppressante, sorte de conte mystérieux et cruel. L‘écriture simple, serrée, mesurée, renforce parfaitement l’aspect à peine croyable de la situation. La poésie, l’humour et l’amour donnent à ce couple étrange une humanité saisissante.
Un huis clos, dans une pièce sombre, avec pour unique meuble un cadre vierge, qui deviendra le lieu des projections de ce couple étrange. Le cadre comme fenêtre vers l'extérieur, rendant le lac omniprésent, renforçant la dimension poétique cruelle de l'histoire. Regard nostalgique sur un passé manqué, regard sur un possible futur, ouverture secrète sur l'imaginaire de la nouvelle vie de leur petite. Espace riche dans l'espace vide. Écrin projeté. Ce cadre brise l'idylle possible, risque de remplacer la présence d'un enfant, d'une famille, en devenant un ersatz, remplaçant la détermination et l'espoir par la résiliation et le deuil.